Depuis que je m’intéresse à la passion economy et au concept du side project pour développer de nouvelles compétences, tout ce qui se dit sur le futur du travail pique ma curiosité. En ce moment, on le sait, la discussion porte surtout sur le maintien du télétravail. Employeurs et employés ne s’entendent pas et avec raison : leurs objectifs sont différents.
Le monde du travail n’est plus ce qu’il était avant mars 2020. Or, selon les experts du documentaire Work in Progress, la révolution est en marche depuis bien plus longtemps.
Voyez le documentaire ici (il faut cependant le louer)
Il y a quelques décennies, la relation employeur-employé reposait sur un échange assez clair : contre son temps et sa loyauté, le travailleur obtenait stabilité et sécurité financière. Avec la financiarisation de l’économie et les nouvelles technologies, ce type d’échange ne tient plus la route, souligne Laeticia Vitaud, rédactrice en chef de Welcome to the Jungle et intervenante essentielle de ce documentaire.
Oui, le présentiel donne l’impression d’une meilleure productivité, surtout dans les situations qui exigent des communications actives et engagées. Mais, apprend-on dans ce film, ce n’est pas ce qui rend les équipes plus innovantes, et donc, aux yeux de l’employeur, plus productives. D’ailleurs, pendant la pandémie, 90 % des nouveaux télétravailleurs ont déclaré avoir accompli autant de travail à l’heure à la maison qu’au bureau.
Deux mots reviennent dans la plupart des témoignages : confiance et flexibilité.
Le nouvel accord employeur-employé devra être fondé sur la confiance. Le contrôle des présences et les horaires fixes (9 à 5) n’auront certainement plus leur place. Conséquemment, le présentéisme et l’absentéisme seront des maux moins fréquents. Si l’employé sait que son rôle est important, reconnu, et qu’il peut atteindre ses objectifs dans un cadre de travail adapté à sa vie personnelle, ce dernier voudra s’investir et rester.
Puis la flexibilité, bien sûr, car le travailleur devra pouvoir aménager son horaire et choisir, le plus possible, ses lieux de travail.
Dans le fond, on comprend que le bureau n’est plus le lieu sacré de la production, mais un endroit qui enrichit le boulot en permettant d’entretenir les relations de travail, d’organiser des événements et de maintenir la culture de l’entreprise.
À retenir également : nous traversons une période de transition à bien des égards. Si le monde du travail est appelé à changer, en s’inspirant notamment des apprentissages de la pandémie, cela ne se fera pas en trois mois. Faudra être patient.
Work in Progress est une réalisation de Samuel Durand, consultant en transformation du travail. Pour en savoir plus sur sa démarche et ses recherches.