Depuis quelques mois, on constate un intérêt croissant pour la souveraineté alimentaire. Les tablettes dégarnies au printemps dernier ont révélé la vulnérabilité de notre système d’approvisionnement, causée en partie par une forte dépendance aux produits étrangers. Et si nous devenions maîtres de nos assiettes?
Pour cela, nous avons besoin d’une révolution agricole. Il nous faut plus de fermes à échelle humaine, partout, près des villes et dans nos campagnes. Des idées pour propulser notre souveraineté alimentaire, ce n’est pas cela qui manque, et je pense notamment à la très pertinente initiative de Christian Bégin, Goûter NOUS. Mais pour que ça lève et que l’État prenne les mesures nécessaires afin d’assurer notre autosuffisance, le mouvement doit venir des consommateurs. C’est effectivement à NOUS de s’impliquer.
- Au Québec, nous sommes autosuffisants à 35 %, c’est-à-dire que nous produisons le tiers de ce que nous mangeons. De nombreuses terres sont abandonnées (8000 hectares dans le Bas-Saint-Laurent) et nécessiteraient une remise à niveau avant de les exploiter à nouveau. Pour en savoir plus sur le sujet de l’autosuffisance alimentaire, je vous suggère fortement ce reportage du projet Carbone de Radio-Canada.
Créer des outils pour que les consommateurs développent une relation plus directe avec les producteurs, cela s’inscrit dans la lignée des solutions participatives appartenant à un domaine que je connais bien : le sociofinancement. Par exemple, nous pourrions soutenir financièrement les petites fermes afin qu’elles puissent embaucher des travailleurs à long terme. Nous pourrions aussi procéder à l’achat collectif de terres.
La plateforme française MiiMOSA constitue un brillant exemple à suivre. Les particuliers comme les personnes morales peuvent s’y inscrire afin de contribuer à la réalisation de projets favorisant la transition agricole et alimentaire, ou encore, pour aider les agriculteurs qui subissent les affres des changements climatiques.
MiiMOSA utilise deux modèles de financement participatif : le don avec contrepartie et le prêt rémunéré. Ce qui est intéressant avec ce type de prêt, c’est la possibilité pour le contributeur-investisseur d’être remboursé et de bénéficier d’un taux d’intérêt entre 3 et 7 %. De plus, la plateforme est en croissance depuis son lancement, il y a 5 ans : environs 3000 projets, plus de 220 000 contributeurs et 30 millions d’euros ont été récoltés.
Sans surprise, l’entreprise a ressenti « positivement » les effets de la crise sanitaire en enregistrant un record d’audience et de contribution lors de la deuxième semaine de confinement.
Et maintenant, pourquoi pas un MiiMOSA québécois?